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dimanche 22 mai 2016

[Carnet] Voyage au centre d’Honshu

Au centre de Nara (c) Paco Pala - 2015


Légende


/!\                        > coup de cœur
+                          > idées complémentaires
¥ [600¥, 8-18h]  > payant [prix, horaires]
[6-17h]               > gratuit, mais ouvert uniquement à [ce moment]
[i]                       > plus d’informations dans la partie « Détails » (à la fin) - cliquable
Alternative         > ça ne signifie pas l’un OU l’autre, mais il y a des similitudes entre ces sites

Sommaire




Informations pratiques


Wifi gratuit au Japon


Le Japon est l’un des pays les mieux équipés en hot-spots wifi gratuit. Pour y accéder, quelques bons plans :

  • L’application Japan Connected-Free Wi-Fi  est développée par NTT permet de se connecter à l’ensemble des réseaux Wi-Fi publics dans les grandes villes (Tokyo, Osaka, Kyoto au moins). Elle est disponible pour Android et iOS ;
  • Les Starbucks proposent des hot-spots suffisamment puissant pour pouvoir s’y connecter hors du café. Cependant, pour y accéder, il faut d’abord s’inscrire ici ;
  • Les Seven-Eleven sont des superettes ouvertes 24h/24 et disposent toutes de hot-spots. On s’y connecte via l’application Japan Connected-Free Wi-Fi.

Trains


Le meilleur moyen de voyager au Japon, c’est sans doute en train. En effet, la location de voiture semble assez galère.

La plupart des touristes optent pour le Japan Rail Pass (JR Pass par la suite). Celui-ci se commande avant le départ, par exemple sur les sites keikaku.fr ou marcoetpolo.com. Tu obtiendras un reçu qui te permettra de retirer le vrai passe au Japon. Une fois validé pour la première fois, le JR Pass n’est utilisable que pendant sa durée (que tu prennes ou non le train). C’est assez cher, mais tu peux utiliser presque tous les trains de la compagnie JR (la compagnie nationale) – dont les Shinkansen (TGV). Cela inclus certains métros de Tokyo et d’Osaka, ainsi que les bus JR (pour aller au Mont Fuji par exemple). C’est la meilleure option si tu ne veux pas perdre de temps. En revanche, certaines destinations (comme Koyasan, par exemple) ne sont pas accessibles en trains JR, il faut donc acheter des billets de compagnies privées.

Pour visiter une région en particulier, il existe des passes régionaux, mais aucun ne permet de relier Tokyo-Osaka par exemple. Une autre alternative qui n’est valable qu’en juillet-aout, en mars et en décembre, c’est le SEISHUN 18 KIPPU (S18K). Il s’agit d’un carnet de 7 tickets, qui permet de voyager sur tout le réseau « lent » de JR, pendant 24h par ticket (de minuit à minuit). Ces alternatives ont l’avantage d’être moins chère que le JR Pass, et on peut les acheter sur place. Cela dit, c’est aussi plus galère et chronophage. A voir.

Beaucoup de trains nécessitent une réservation de sièges, c’est le cas notamment des trains Express et des Shinkansen. Cette réservation est nécessaire même avec le JR Pass.

Un truc très important à acheter dès l’aéroport, c’est la /!\ carte Suica ! Il s’agit d’une carte rechargeable qui fonctionne comme une Navigo, dans le métro de toutes les grandes villes et pour la plupart des trains. Ça t’évite les A/R aux machines à ticket. Elle coûte 2000¥, dont 500¥ de caution et 1500¥ de crédit utilisable.

Enfin, le site /!\ HyperDia permet de calculer facilement son itinéraire. Dernière remarque : les trains et les bus japonais sont SUPER ponctuels.



GPS hors ligne gratuit


Sachant que beaucoup d’info ne sont qu’en japonais, je te recommande chaudement de télécharger un GPS hors-ligne et la carte du Japon. Pour ma part, je suis fan de /!\ MAPS.ME, disponible sur iOS et Android.

Carte de mon voyage


La Carte de mon voyage, à laquelle je me réfère au long de ce guide


/!\ Tokyo


Rue de Tokyo (c) Paco Pala - 2015

La capitale du Japon est immense, encore agrandit par l’absence de séparation visible entre la ville et sa banlieue. Pour tout te dire, en une semaine à Tokyo, je n’ai même pas pris le temps d’aller me promener sur les quais ! Bref, n’espère pas tout faire, tout voir – surtout si tu veux profiter de ce que la ville offre de mieux : un immense terrain d’exploration ! A Tokyo, chaque quartier a son identité, mais aussi, chaque ruelle peut te transporter dans un ancien Kurosawa, dans un Ghibli ou dans un univers cyber-punk tout droit sortie du cerveau de Gibson.

/!\ Alternative – Osaka : Osaka est une mégapole marchande, quadrillée  par d’immenses galeries marchandes semi-ouvertes. Les gens y ont la réputation d’être violents et irrespectueux… du point de vue tokyoïte : en gros, ça veut dire qu’ils traversent quand le feu piéton est rouge. Osaka est plus relax que Tokyo, mais peut-être encore plus urbaine et moins verte. Je te conseil de prendre de l’altitude, et de monter  l’Umeda Sky Building. Tu peux payer pour accéder au toit terrasse… ou juste te rendre gratuitement un étage en dessous, et contempler la ville à travers les baies vitrées – gratuitement (à voir de nuit). Près du quartier de Shin-Sekai, tu trouveras des petites ruelles couvertes pleines de salles de go et de restos de brochettes (cf. carte). Si tu veux visiter la ville prévoie au moins deux jours – pour t’imprégner de l’ambiance, car c’est bien de ça dont il est question : d’une ambiance.

/!\ Ruelles de Tokyo – J’en ai indiqué quelques-unes de marquantes sur ma carte. Tokyo est pleine de petites ruelles sous les rails, dans des impasses, à l’ombre de building. Dans tout autre pays, ça seraient des coupes gorges, mais là, ça va : là, c’est juste un rêve. Pour mieux ressentir l'ambiance des rues de Tokyo, je t'invite à consulter le tumblr Tokyo Street Photography.

/!\ Marché aux poissons de Tsujiki – Le plus grand marché aux thons du monde est resté étonnement traditionnel (comme tout le pays d’ailleurs). Ainsi, on y voit se côtoyer l’activité d’un marché international et des petites échoppes de nourriture, un ballet de machines et des enchères chantées… cependant, pour assister à ces dernières, il faudra te lever tôt (ou ne pas dormir). Il y a peu de place, la visite commence à 6h, et tout est plein à 4h du matin. Je te conseil d’arriver avant (t’es plus à ça près), vers 3h. Le marché est idéal pour les souvenirs.

[10-23h] Tour nord de l’Hôtel de Ville – Idéal pour contempler la ville de haut.

/!\ Opéra de Tokyo – L’opéra de Tokyo se situe dans une tour, il est composé de deux salles. La grande salle est une sorte de pyramide de bois clair inondé par un puits de lumière en forme de tri-forces. Une claque architecturale et une excellente acoustique. L’Opéra a un site en anglais, mais c’est presque impossible de réserver si tu ne parles pas japonais. Quelques places sont souvent en vente sur place, le jour de la représentation.

Quartier d’Asakusa et Senso-ji – Le quartier d’Asakusa est un peu excentré, mais aussi plus calme et plus traditionnel. On y trouve une grande offre de logement à prix décent (le meilleur rapport qualité/prix de la ville). Le temple de Senso-ji et son jardin forment le plus grand complexe sacré de la ville. Pas loin, on trouve aussi la plus grande tour de Tokyo : le Tokyo Tree.

Parc d’Ueno – Le parc d’Ueno renferme plusieurs temples et musées.

/!\ Parc Yoyogi – Le parc de Yoyogi est l’un des plus importants de Tokyo. Il est situé près de Shinjuku et se compose de deux partie : une partie « sérieuse », très travaillée, où l’on trouve les jardins impériaux, le temple de Meiji-Jingu et l’école de Kendo ; une partie « détente » avec de grandes pelouses et souvent des animations, le weekend.

Parc du palais impérial – Je te conseil d’y entré par la station Kudanshita, après avoir fait un tour par le temple Yasukuni, si tu veux voir à quoi ressemble les nationalistes japonais. De là, tu tomberas rapidement sur l’arène du Japon (Nippon Budokan),  où des élèves font souvent des démonstrations d’arts martiaux. Tu peux ensuite te balader dans le parc.

Carrefour de Shibuya – Le carrefour de Shibuya est archi connu : quand un anarchiste quelconque veut illustrer l’aliénation des gens, il utilise des vidéos accélérées des gens qui traversent se carrefour. Et objectivement, ça vaut le coup de voir ça. Shibuya est aussi le quartier « branché » voir hipster de la ville. On y trouve plein de clubs et certains sont géniaux (cf. carte ou demande ^^).

Quartier de Shinjuku – Le quartier de Shinjuku est impressionnant, c’est clair : tellement de néons, ça fait quelque chose. Cela dit, il est aussi beaucoup trop touristique et assez glauque, avec tous ses rabatteurs. Après, les goûts et les couleurs…

Quartier d’Akihabara – Le paradis de l’Otaku, si tu cherches des jouets collectors, des mangas, des cosplays, des jeux vidéo, des consoles : c’est là. Si tu veux justes voir des hommes en costume régresser complètement dans des immeubles entiers dédiés aux jouets, c’est là aussi. Par contre, en tant que femme, tu n’auras pas le plaisir de voir les étages « coquins », habilement placés entre l’étage « figurines de robots » et l’étage Pokémon… dommage. Une dernière chose, j’ai mis quelques adresses sur la carte, c’est utile, car il n’est pas si facile de trouver un bon magasin dans tout ce bazar.

+ Le quartier d’Ikebukuro (très commerçant, et on m’a dit qu’il était aussi très actif), le front de mer, le musée Ghibli (sur réservation), le Fujiyama (ouvert uniquement en été), excursion pour voir le Daibatsu (grand bouddha), promenade autour de Tokyo…

Kyoto


Kitasaga – la campagne de Kyoto (c) Paco Pala - 2015


Si tu aimes le Japon traditionnel, tu as de quoi rester dans cette ville (de vieux) autant que tu le souhaites. Dans tous les cas, un séjour de 2/3 jours est un minimum pour découvrir les principales merveilles de Kyoto. Prend bien en compte que la ville est vaste et pas super bien desservie. Essaie donc de concentrer tes visites quotidiennes sur des quartiers spécifiques. En 2 jours, je visiterais, par exemple, la montagne Inari et le quartier du Gion le premier jour et le quartier de la gare et la campagne d’Arashiyama le lendemain. Enfin, note que les temples sont visitables de 9h à 17/18h pour la plupart, la journée est donc courte.

Note : une page du site kanpai expose clairement le réseau de bus de Kyoto, qui est la meilleure solution pour se déplacer en ville (avec la marche). Il faut noter que le prix du bus n’est pas couvert par le JR Pass.

/!\ Alternative – Takayama : Une assez petite ville située dans les basses Alpes japonaises. Comme Kyoto, la ville possède un quartier des plaisirs parfaitement conservé et plusieurs maisons impériales à visiter. On y trouve aussi le ¥ village folklorique d’Hida, un village musée composé de maisons traditionnelles de toutes les régions du Japon, très agréable. Comme Matsumoto, Takayama est un très bon spot pour visiter les Alpes japonaises (cf. Matsumoto). Je ne pense pas que la visite de Kyoto ET de Takayama soit superflue, à toi de voir en fonction du temps qu’il te reste.

Quartier du Gion


Le quartier des plaisirs (Gion) – super touristique, et super traditionnel. Y’a à prendre et à laisser, mais c’est probablement un incontournable de Kyoto. Evite quand-même les touristes qui bloquent physiquement des Geishas pour faire leurs photos x(.

/!\ ¥ [600¥, 8-18h] Senjusangen-do – l’entrée ne paye pas de mine, mais à l’intérieur, 1000 bouddhas de bronze trônent dans une ambiance super zen.

¥ [300¥, 6-21h] Kiyomizu-dera – pas visité, mais ce temple sur pilotis a l’air magnifique ! C’est également un hot-spot de Kyoto, donc il faut s’attendre à une forte affluence.

Ballade sur les canaux – ça n’est pas une activité propre à ce quartier, mais il s’y prête bien ; marché aux poissons.

Quartier de la Gare


/!\ [6-17h] Hongan-ji – Proche de la gare, va savoir pourquoi, je n’ai jamais vu personne dans cet immense temple en bois noir et pourtant, c’est un des plus beaux que j’ai visité.

/!\ ¥ [600¥, 9-17h] Château de Nijo – Bien sûr, ça n’est pas un château de défense comme Himeji ou Matsumoto, mais c’est un superbe château de résidence avec de très beaux appartements et le parc est magnifique.

Gare de Kyoto, ¥ tour de la télévision (panorama).

Haut-Kyoto


 ¥ [500¥, 9-17h] Le Pavillon d’Argent (Ginkaku-ji) – très populaire, je ne l’ai pas visité.

Promenade du Philosophe – un chemin de Kyoto très populaire à la saison des cerisiers et en automne… je ne l’ai jamais atteint ^^’.

Campagne de Kyoto


Arashiyama – la bambouseraie la plus connue de Kyoto n’est, je trouve, pas beaucoup plus belle que celle au pied du Fushimi Inari. Cela-dit, sa position très excentrée permet une jolie balade dans la presque-campagne de Kyoto.

/!\ Kitasaga (autours de Daikaku-ji) – en allant à Arashiyama, t’as vraiment l’impression d’être en pleine campagne japonaise avec la ville de Kyoto dans le fond.

¥ [400¥, 9-17h] Jojakuko-ji – un temple à proximité d’Arashiyama, peu fréquenté, mais magnifique et très serein (la visite vaut surtout pour le très beau parc).

Au Nord de Kyoto


¥ [400¥, 9-17h] Le Pavillon d’Or (Kinkaku-ji) – un incontournable que je n’ai pas beaucoup apprécié, car les touristes (moi inclus) s’agglutinent pour prendre LA photo, puis évacuent par un unique chemin dans un joli parc.

Daitoku-ji – ce quartier est l’ex-QG d’une secte shintoïste. Un joli ensemble de temple.

Au Sud de Kyoto


/!\ Montagne Fushimi Inari-taisha – il s’agit du centre du culte du Renard au Japon (et ça n’est pas peu dire). Avec le Pavillon d’Or, c’est également l’un des sites les plus populaires de Kyoto, donc beaucoup de monde. L’entrée est gratuite, et je te conseil une balade dans la bambouseraie attenante – surtout si tu veux éviter la foule sous les arches, en début de parcours.

Usine Nintendo (je ne sais pas si on peut la visiter, c’est juste un rêve de gosse)

Nara

Les daims de Nara (c) Paco Pala - 2015


J’allais à Nara avec un manque flagrant d’enthousiasme. Ce site est mis en avant dans tous les guides touristiques : ça sent l’attrape-touriste. Finalement ? Oui et pas que – Nara c’est avant tout un magnifique parc plein de daims pas farouches du tout, ainsi qu’un temple incontournable, le Todai-ji. Je dirais qu’une journée est suffisante pour voir l’essentiel (ci-dessous), mais prévoie peut-être de dormir sur place deux nuits, pour pouvoir en profiter à fond.

Alternative – Nikko : Nikko est un site sacré montagneux, à proximité de Tokyo. On y trouve des temples que tout le monde juge magnifique. Je n’y suis pas allé à mon grand regret.

/!\ ¥ [500¥, 8-17h] Todai-ji – un des plus grands bouddhas assis en bronze du monde. Dis comme ça, ça claquotte déjà pas mal, mais en vrai, ça méga-claque. A voir aussi, les formidables démons en bois. Bref, le Todai-ji, tout le monde y va, mais je sais pourquoi !

/!\ ¥ [500¥, 6-18h] Kasuga-taisha – au cœur du parc de Nara, ce temple impérial est dédié au Renard, et avec ses allées de lanternes, il est si joli (haaa !).

Kofuku-ji – un temple à pagode qui fait partie d’un ensemble accessible gratuitement, comprenant la place du Kofuku-ji, une allée de procession et un joli temple rond.

Le parc aux daims de Nara en général, les quelques vieilles rues.

[i] Koyasan


Sur le chemin de pèlerinage de Koyasan (c) Paco Pala - 2015

La montagne sacrée de Koya est l’un des plus grands sites spirituels du Japon. Si tu décides de n’y passer qu’une journée, tu peux passer une nuit dans un temple (shukubo), mais les prix sont chers (proches d’une centaine d’euros). Sinon, il y a un capsule hôtel de luxe (30€) – réserve à l’avance. Au matin, part tôt, ballade toi dans les montagnes jusqu’au cimetière d’Okunoin, puis visite le Kongobu-ji. Repart le lendemain.

Alternative – Le pèlerinage deKumano : Il s’agit d’un circuit moins accessible en transports, à travers les montagnes et les forêts de pins. Plusieurs options sont envisageables, d’une demi-journée à 6 jours.

¥ [200¥, 9-17h] Kongōbu-ji – il s’agit du temple le plus important de la montagne, avec de superbes jardins minéraux. Si il ne fallait en retenir qu’un, ça serait celui-ci.

/!\ Cimetière d’Okunoin – le plus grand cimetière du pays recèle quantité de tombes magnifiques, perdues dans la végétation. Tout au fond du cimetière, on accède à un temple entouré de graviers immaculés, que jouxte un pavillon rempli de lanternes allumées (incroyable :3). Le cimetière se situe dans une zone humide. Tôt le matin, ou dans la soirée, il est donc possible de s’y promener dans des nappes de brumes (à en croire les gothiques, c’est comme ça qu’on visite un cimetière). L’entrée est gratuite. Il est possible d’entrer dans le cimetière par le temple précédemment cité, après une très belle balade d’au moins 3/4h dans la forêt de pins environnante.

¥ [600¥] Un billet unique permet d’accéder à tous les temples visitables de la montagne, mais réfléchie à son utilité si tu ne restes que deux nuits ; passer une nuit en Shukubo, descendre de la montagne à pied (4km, 1h15 – alternative ou complément de la balade pour aller au cimetière)…

Matsumoto


Le Château du Corbeau (c) Paco Pala - 2015

Le château de bois noirs de Matsumoto se reflète dans ses douves pour un résultat très photogénique. La ville est aussi connue pour son Soba (nouilles) froid. De plus, cette ville étudiante est un bon spot pour se rendre dans le parc de Kamikochi ou pour la randonnée de Tsumago.

Alternative – Himeji : La forteresse blanche d’Himeji est la plus grande des forteresses médiévale qui n’est pas été reconstruite à l’époque moderne. Ses proportions impressionnantes et son parc particulièrement notable à l’époque des sakura ont assis sa renommée internationale. C’est une alternative à considérer si tu décides d’aller dans le Sud plutôt que dans les Alpes.

¥ [600¥, 9-17h] Le Château – Si je ne l’ai pas noté en coup de cœur, c’est que la visite même du château ne me semble pas capitale. Note toutefois que, si j’ai visité d’autres châteaux, je n’ai pas visité celui-ci en particulier. Quitte à découvrir ces bâtisses défensives, autant en voir une originale, comme celle-ci. En revanche, l’extérieur est somptueux !

/!\ [i] Tsumago-Magome – Tandis que le reste du Japon se modernisait, l’Empereur interdit tout changement sur la route sacrée de Tsumago à Magome. En résulte une vallée hors du temps (quoi que rattrapée par le tourisme). Une ballade d’une demi-journée dans le Japon médiévale.

[i] Kamikochi – Le plus célèbre parc des Alpes japonaises n’a pas volé sa réputation. Cependant, pour vraiment en profiter, il faudra prendre un peu d’altitude, pour échapper à la foule le long de la rivière. Dans l’idéal, on peut y passer au moins une nuit, pour profiter du site au lever du jour, avant que les groupes de marcheurs n’occupent les sentiers. Evidemment, des randonnées de plusieurs jours sont également envisageables.

[i] Village traditionnel de Shirakawa-go – le site est magnifique, on se croirait un peu en Suisse, mais au Japon (le principe des Alpes japonaises quoi). Seul bémol, c’est un énorme attrape touriste (un peu trop pour moi, j’ai préféré le « faux » village d’Hida – cf. Takayama).

Vie culturelle


Théâtre


Les deux genres théâtraux les plus connues de par le monde sont, sans doute, le théâtre Kabuki et le théâtre Nô. Du point de vue occidental, on pourrait presque croire que les acteurs sur-jouent, mais tout est très codifié, et on y retrouve les origines du jeu dans beaucoup de films et dans les mangas. Traditionnellement, tous les acteurs sont des hommes. Le Kabuki est considéré comme plus populaire que le Nô, qui est plus intellectuel.

Le /!\  avait presque disparu jusqu’à il y a peu. Un plan de soutien a permis sa réintroduction sur quelques scènes, notamment au théâtre national de Nô, à Tokyo (station Sendagaya). La plupart des représentations sont longues (plusieurs heures) et, contrairement au Kabuki, on ne peut pas assister à un seul acte.

Il y a des théâtres de Kabuki à Tokyo ou à Kyoto. A Tokyo, on peut n’assister qu’à un acte (1h30), pour une douzaine d’euros, ou à toute la représentation (environ 6h). Si tu n’assistes qu’à un acte, il faut arriver très en avance (2h avant la pièce), faire la queue, puis s’installer en gradin. Le spectacle vaut le coup, mais j’ai préféré le Nô.

Enfin, le Bunraku ressemble au Kabuki, dans sa structure… sauf qu’il s’agit de marionnettes et non d’acteurs. Il s’agit d’une spécialité d’Osaka. On peut également n’assister qu’à un acte, mais là encore, on est un peu loin, ce qui nuit d’autant plus que les marionnettes font seulement 1m de haut. Le public est assez âgé. Les décors sont somptueux. Le théâtre se trouve à Osaka, station Nipponbashi.

Danse

Danseur de Butô

Je te conseil vivement un spectacle de /!\ Butô ! Il s’agit d’une danse de transe née du traumatisme de la bombe, après la seconde guerre mondiale. Les corps des danseurs, quasiment nus, sont recouverts de poudre blanche, et les chorégraphies sont assez tourmentées. Le résultat est magnétique. Je te conseil le travail du chorégraphe Akaji Maro ou celui d’Ushio Amagatsu, si tu veux voir ce que ça donne.

Il y a plein d’autres danses traditionnelles, souvent rituelles. Tu peux en voir dans de nombreuses salles, mais je te conseil encore la programmation de l’Opéra de Tokyo.

Musique

Petite sélection d'albums pour la route :

Côté club et grosse techno qui claque, j'avais testé et approuvé le /!\ 0 Zéro et l’/!\ Amrax, près de Shibuya, mais vérifie leurs line-up.

Festivals (Matsuri)

Tenjin Matsuri à Osaka (c) Paco Pala - 2015

Les Matsuri sont des festivals traditionnels. Chaque grande ville en a un majeur dans l’année. Tu trouveras une liste sur internet. Si tu peux en faire un, ça vaut le coup. Pendant un ou deux jours, il y a des danses rituelles, des défilés, des feux d’artifice et BEAUCOUP de bouffe.

En été surtout, il y a aussi plein de fêtes de quartier, attrapes les toutes, c’est marrant (par contre, je ne sais pas comment les trouvées, à part avec de la chance).

Sport

Combat de sumô à Nagoya (c) Paco Pala - 2015

Quand on pense à sport+Japon, on imagine des tournois d’art-martiaux et de sumotori, mais si tu demandes à un japonais, il risque fort de te répondre baseball ! Chaque ville a son stade et il parait que l’ambiance est survoltée !

Si on revient aux arts-martiaux, les écoles de judo, de karaté, de ju-jistu, d’aikido ou de kendo entraînent des centaines d’élèves et les cours sont assez impressionnants. A Tokyo ou à Osaka, on peut assister à des démonstrations dans les grands parcs (au château d’Osaka, au parc Yoyogi ou dans les jardins du palais impérial, près du Nippon Budokan).

Quant au /!\ sumotori, les quelques écoles de l’archipel (dont celle de Tokyo) offrent parfois des démonstrations, mais les vrais tournois n’ont lieux qu’à certaines périodes de l’année. On achète un billet pour une journée de tournois, qui dure de 8h à 18h (cérémonie de clôture). La journée commence par les combats de débutants et se termine par les combats de champions. Les billets standards permettent de sortir et de ré-rentrer une fois dans la journée, n’importe quand. L’idéal est de réserver des sièges assez cher (environ 40€), voir des boxes plus proches (environ 60 à 100€), où on s’assoit à la japonaise (en tailleur). Sans réservation, il faut arriver tôt – vers 6h – pour acheter un billet sans place attitrée (environ 25€), qui permet de s’assoir sur les chaises les plus éloignés du ring. Je te recommande fortement d’assister à un tournoi, si tu as l’occasion.  Pour plus d’informations ou pour réserver (pas très facile pour un étranger), tu peux regarder ici ou .


Cinéma

Si je devais te conseiller quelques films, en vrac, je dirais :

Et quelques séries :


Littérature

Des livres et des mangas :


Beaux-arts

Ujigawa Kajiwara Kagesue, Sasaki Takatsuna, miju uma, de Kobayashi Kiyochika - 1899

Ce panorama recouvre à la fois l’estampe (Hiroshige, Hokusai, mais aussi Utagawa Kuniyoshi, Utamaro, Kobayashi Kiyochika, Hasui Kawase…), la photographie (/!\ Daidō Moriyama, les portraits d’Hiroh Kikai, /!\ Naoya Hatakeyama…), la sculpture (voir les divinités de bois du Todai-ji, de l’école Kei), ou l’art moderne (Yayoi Kusama, Makoto Aida, Takashi Murakami…).

Arts appliqués


Là, on parle haute-couture (Yohji Yamamoto, Rei Kawakubo [Comme des garçons], Issey Miyake, ou Kenzo), design (Sori Yanagi, Masahiro Mori, Naoto Fukasawa…) et architecture (Kisho Kurokawa [clic pour dormir chez ce monsieur ;-)], Tadao Ando, Yoshio Taniguchi [A.K.A. le mec qui a dessiné le MoMA], Makoto Sei Watanabe…).

Jeux

PMU virtuel, dans la tour d'arcade Sega d'Osaka-Namba (c) Paco Pala - 2015

Pour finir, le Japon, c’est aussi des jeux…

… de société, comme le jeu de go (autrefois super populaire, on peut encore en voir des parties endiablé dans beaucoup de parcs et encore dans quelques salles [notamment, à Osaka, voir la carte]) ou le shogi;

… vidéos : on parle du pays de Sega, de Nintendo, de Sony… bref, le Japon a apporté des licences et des mécaniques de gameplay de dingue, ainsi qu’une esthétique assez marquée. Pour info, il y a plusieurs poké-centre, où acheter des goodies Pokémon, notamment à Tokyo et Kyoto (youhou). Au Japon, on trouve encore beaucoup de /!\ salles d’arcade. Et que tu aimes ou non le jeu vidéo, je te conseil d’y pénétrer au moins une fois. Sur plusieurs étages, tu trouveras de tout : du jeu de fête foraine, au PMU virtuel, en passant par les jeux de danses;

d’argent ! Les japonais sont dingues du casino – ou plus précisément, du pachinko ! Cette espèce de flipper/machine à sous du futur est présente par dizaines dans toutes les villes, dans des salles dédiées, où le démon du jeu et le mauvais goût visuel et auditif sont omniprésents.

Nourriture


Sushi Unagi, chez Harukama - Osaka (c) Paco Pala - 2015

L’anguille (/!\ unagi) c’est la vie, mais mise sur de la qualité, sinon, y’a trop d’arêtes. J’ai goûté de supers sushis anguilles au /!\ Harukuma, à Osaka (cf. carte), par contre, faut arriver à 11h pour 12h, sinon, t’auras plus de place (fréquentation locaux et coréens). On m’a aussi dit que Mishima, entre Tokyo et Nagoya, c’était un super spot pour les anguilles (faut voir si autre chose justifie le déplacement).

Sinon, tu devrais goûter au thon gras, aux /!\ pan-cake fourrées à la pâte de haricot rouge, aux boulettes de calamar d’Osaka (Osaka, c’est la ville de la bouffe), aux milliers de brochettes, au ragoût de tripes de Tsujiki (en fait, c’est pas très bon, mais c’est… original ?), au /!\ soba froid (nouilles de riz) de Matsumoto, au bœuf de Kobe, ou au plus abordable mais non moins fameux /!\ bœuf de Hida, à la riche nourriture végétarienne (www.HappyCow.net est ton ami), au saké, au vin de prune… Bref, bon appétit. Mais tout cela aura un certain prix, surtout, les légumes et les fruits frais sont hors de prix.

Si tu veux un encas peu cher, tu peux acheter des onigiri (boulettes de riz fourrées ; il en existe plein : aux prunes salées, aux oignons, au bœuf, au saumon…). C’est l’équivalent du sandwich quoi, en vente dans toutes les superettes. A midi, tu peux aussi commander un bento (déjeuner complet), allant du bento de supermarché (7 eleven), à celui de bon resto. Niveau fast-food, ça va du burger (Mos Burger), au ramen (Yoshinoya) et au curry (CoCo). Bon plan aussi, les glaces pas chères des superettes Family Mart (vitales en été). PS : entre parenthèse, je t’ai indiqué des exemples autant que des recommandations dans leurs catégories.

Tant qu’on est dans la nourriture, savais-tu qu’il y a un distributeur de boissons par 6 habitants dans les rues japonaises (c’est fou) ?

Logement


Capsul Hotel d'Osaka (c) Paco Pala - 2015

Globalement, se loger au Japon, c’est cher. Alors, dans tous les guides, on te présentera les Capsul Hotels comme étant LA solution low-cost, mais c’est faux, ce genre d’hôtel coûte une trentaine d’euros par nuit, soit aussi cher qu’une auberge de jeunesse ! Par contre, c’est une plongée dans le turfu (ooooh). D’abord, les hommes et les femmes sont séparés et logent dans des boîtes en plastique de 1x2m, avec TV en général. Tu as des casiers pour ranger tes chaussures et d’autres pour ranger ton sac et enfiler le pyjama de l’hôtel (comme ça, tout le monde est habillé pareil). Tu ne peux pas avoir simultanément la clef des deux casiers, pour éviter que tu partes sans payer. Enfin, de la cantine aux espaces de détente, tout ressemble à un mixe entre THX1138 et Brazil.

Mais il existe un vrai moyen de dormir pour une dizaine d’euros, avec douche et boissons gratuites ! Cette solution, c’est le Manga Kissa. A la base, il s’agissait de simples cyber-cafés, mais avec la crise du logement, de plus en plus de SDF et de cadres en déplacement ont commencé à y dormir. Aujourd’hui, tu peux y louer un box de 2x2m, avec ordinateur et sol matelassé, et dormir dans un confort relatif (avec musique d’ambiance et lumières tamisées – je te conseil le kit boulle-kies/masque d’avion). Par contre, si tu sors, tu dois repayer pour entrer. La chaîne /!\ Manboo est l’une des plus grandes, c’est la seule que j’ai testée et elle est très clean. Ah et évite l’espace fumeur.

Si par hasard tu fais plusieurs journées sans hôtel (en Manga Kissa, ou sans dormir), tu peux laisser ton sac dans un casier qu’on trouve souvent dans la rue – mais mesure bien le temps du dépôt.

Bon, maintenant, si la vie de Hobbo te soule, tu peux te tourner vers les AirBnB (beaucoup de chambres en appartement partagé), les auberges de jeunesses ou les petits hôtels. Pour ces derniers, tu peux utiliser Booking, mais je te recommande de jeter un œil à Jalan, son équivalent japonais, en anglais ou en japonais. La version japonaise propose une offre plus large et globalement moins chère.

Mais tu peux aussi tenter les Ryokan, les auberges traditionnelles japonaises. Il fut un temps où il s’agissait du principal logement au Japon, et on a sans doute tous vue ces auberges recouvertes de tatamis, lit en futon et bains communs (onsen), dans un film ou un manga. Aujourd’hui, les Ryokans vont du luxueux et cher, au correct, à environ 40€/personne.

Si tu veux tester les /!\ onsens, il en existe de nombreux publics. La majorité est artificielle, mais certaines régions sont spécialisées dans la balnéothérapie. Notamment la région de Beppu (au Sud), et les alentours de Takayama et de Nagano. Les bains sont unisexes et tu ne peux pas entré dans un onsen si tu es tatoué. Tu te baignes nu, après t’être douché (très important ! heureusement…). Le site japonais Hatinosu recense les onsens, les guesthouses et les campings du pays : .

Un dernier logement spécifique, le Shukubo, consiste à loger dans un temple, au rythme des moines. On peut le pratiquer essentiellement à Koyasan, et c’est cher (90€). Un peu trop en vérité, mais l’expérience n’est pas désagréable. Veille quand même à choisir un monastère renommé, au risque de te faire arnaquer et de loger dans un lieu sans charme. Nous, on avait logé au Rengejo-in (réservation ici).

[i] Détails

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Se rendre à Koyasan


Le JR Pass (et les passes Japan Rail, en général) n’est pas suffisants pour rejoindre Koyasan. En effet, l’accès à la montagne est monopolisé par une compagnie privée. Aussi, pour s’y rendre depuis Osaka, il faudra se rendre à la station Shinimamiya (via un train JR), puis prendre le Koya Limited Express jusqu’à la station de base de Gokurakubashi (870¥ + 780¥ de réservation de sièges – généralement obligatoire). De La station de base, il restera à prendre le funiculaire, pour 380¥, puis un bus jusqu’au logement ou jusqu’au centre de la ville (pour quelques yens de plus). Le trajet dure environ 2h15. Il existe aussi un billet combiné, valable 2 jours, à environ 300¥, qui donne accès aux trains A/R Osaka-Koya et aux bus de la montagne.

Se rendre à Shirakawa-go


Aucun train ne va à Shirakawa-go. En revanche, beaucoup de bus s’y rendent au départ de la gare routière de Takayama (à côté de la gare ferroviaire). La majorité des bus nécessite une réservation, mais il est néanmoins possible de faire un aller-retour sans réserver, en arrivant suffisamment en avance à la station. L’A/R coûte 4400¥ et le trajet prend environ 1h. La table des horaires est disponible ici.


Se rendre à Kamikochi


Le parc de Kamikochi n’est ouvert que de fin mai à novembre. Depuis Matsumoto, il me semble que ce site exposeparfaitement la marche à suivre pour s’y rendre. Pareil, depuis Takayama. Encore une fois, le JR Pass n’est pas valide. Il me semble que les deux chemins se valent. Note que le billet est un billet A/R valable plusieurs jours. Il existe plusieurs possibilités de logements à l’intérieur du, mais, à l’exception de l’emplacement de camping pour une tente, les autres options sont hors de prix (sauf, peut-être en réservant). En cas de beau temps, en été, dormir à la belle étoile est envisageable dans la vallée, avec un petit duvet et une couche d’isolation avec le sol.

Se rendre à Tsumago-Magome


Depuis Nagoya, on peut se rendre à Nakatsugawa en train JR, via le JR Chuo Line Rapid, en environ 1h (et 1300¥ sans le JR Pass).  De Nakatsugawa, il faut ensuite prendre un bus (en face de la station ferroviaire) pour Magome, compte 600¥ et 30min. La table des horaires est disponible ici. Depuis Matsumoto, il faut se rendre à Nagiso, via la JR Chuo Line, en 2h20 (il existe d’autres options, mais celle-ci est la plus direct – et la moins chère sans JR Pass, 1500¥). De Nagiso, tu peux marcher (en montée) jusqu’à Tsumago (prévoir 1h30 et 4km) ou prendre un bus à 300¥ et 10min. Ce même bus relie également Tsumago et Magome. La ballade Tsumago-Magome ne présente pas de grosses difficultés, elle est bien balisée et est ponctuée de villages ou de gites où se rafraichir. Compte au moins 3h, pour faire les 8,5km sans courir. Plus si tu veux visiter les mini-musées de Tsumago.

Sites pour préparer ton voyage


Sites français


Kanpai : guide généraliste du Japon;
Jordy Meow : guide du Japon offtrack;
Issekinicho : blog très fournis sur le Japon;
Ici Japon : sans doute de bonnes infos, mais surtout un gros bazar;
Incontournable Japon : Encore un site généraliste plutôt bien foutu;
Un Gaijin au Japon : un site sur la culture japonaise;
Le Japon : Un dernier site généraliste (que je n’ai pas trop utilisé).

Sites anglais


Japan Guide : guide généraliste du Japon;
Atlas Obscura (page Japon) : les lieux insolites dans le monde.

Articles spécifiques



Bonus : même si tu n’y vas pas, c’est le sumum du Kawaï :3

lundi 22 juin 2015

[Critique²] Une vision


En mars 2015, j’ai eu l’occasion d’aller au Théâtre de la Colline, voir La Bête dans la Jungle suivie de La Maladie de la Mort, deux pièces de Margueritte Duras mises en scène par Célie Pauthe. L’occasion de revenir sur la première pièce que j’avais déjà traitée sous l’angle du théâtre filmé et de nous demander à qui appartient une œuvre.

En préambule, Célie Pauthe a fait un choix de mise en scène audacieux : celui de réunir deux pièces en une seule afin de former un tout cohérent, sans modifier le texte des pièces. Cette approche fonctionne au regard de la narration, en revanche, sous cette forme, la pièce dure 2h30 – sans entracte.

Autre proposition de mise en scène audacieuses de La Maladie de la Mort par le collectif Or Normes, en 2014

Or, le ton « durassien » est lent et fait la part belle à l’ennui. Un ennui consentit, dont j’avais déjà parlé lors de ma chronique d’India Song. C’est cette nécessité de consentement qui rend le travail de Duras difficile à appréhender. En effet, le risque plane toujours que le spectateur rompe le consentement : qu’il s’impatiente. C'est donc en connaissance de cause que Pauthe a fait le pari d’un double ton.

Ainsi, au lieu d’assister à une pièce homogène, on assiste à une interprétation bourgeoise (moins rigide, moins languissante) de la Bête dans la Jungle, tandis que la Maladie de la Mort reprend un ton plus durassien.

Pour modifier le ton de sa pièce, Pauthe a tout d'abord changé le jeu des acteurs : on est loin du duo intellectuel et froid composé de Sami Frey et Delphine Seyrig (voix monocordes, économie de mouvements). Le couple formé par John Arnold et Valérie Dréville joue un jeu bien plus cabotin (ils courent, sautillent, leurs intonations sont beaucoup plus envolées…). Cette différence de jeu transforme une tragédie classique en un quasi-vaudeville.

Dans la version de 1981, les personnages font partie d’une noblesse surannée, le ton est solennel et on comprend que « chez ces gens-là, Monsieur,  on n’cause pas ». Dans la version de 2015, au contraire, les personnages sont des bourgeois du 19ème siècle, dans tout ce que ce terme a de précieux et de ridicule ; aussi, le fait que John ne comprenne pas les sous-entendues appuyés de sa compagne n’est plus tragique, mais drôle : il semble niait et égocentrique. Cet aspect bourgeois est renforcé par l'apparence physique, plus ronde, de Arnold, comparée à la minceur de Sami Frey. Le sens même de la pièce de James et Duras est modifié par l'interprétation.

Je n'ai pas trouvé de meilleure image pour illustrer le jeux "cabotin" des acteurs de cette version 2015...

Le jeu des acteurs est appuyé par le choix des décors, très aboutis dans les deux cas, mais qui n’ont pas la même finalité.

Dans la mise en scène d'Alfredo Arias, la scène était séparée par une colonne au premier plan, l’entrée des personnages se faisait par le fond de la scène (comme dans une tragédie classique) et le portrait du Troisième Marquis était visible. Les scènes d’introspections se déroulaient devant le portrait, donc, devant une projection indirecte et impersonnelle du futur tragique de John. Du fait de la colonne, les hors-champs prévus par Duras avaient lieu sur scène : c’est-à-dire qu’ils ne nécessitaient pas de traverser la scène, ce qui favorisait l’économie de mouvement. La colonne imposait également que l’action ne pouvait se dérouler au centre de la pièce : cela renforçait l’impression que les personnages étaient victime de la fatalité, qu’ils n’étaient pas aux commandes de leur destin : ils subissaient  le cours des événements et étaient écrasés par leur environnement et leurs positions.

Dans la version de Pauthe, la scène est organisée de façon plus classique : des murs avances sur les côtés pour permettre les hors champs, le portrait est justement dans un hors champ, tandis qu’un miroir trône à hauteur d'homme (là où, en 1981, on voyait une cheminée surmontée d'un miroir, trop haut pour les acteurs). L’entrée des personnages enfin, ce fait au premier-plan, sur les côté. Cette forme d’entrée par des portes latérales est très proche des décors de vaudeville. De plus, les hors champs impliquent de grands déplacement, aussi les acteurs sont beaucoup plus mobiles. Enfin, une partie des introspections de John se fait désormais face au miroir, ce qui renforce l’aspect narcissique et dérisoire du personnage.

On notera également que l’éclairage tamisé de la pièce d'Arias est remplacé par un système beaucoup plus sophistiqué qui reproduit plusieurs situations en fonction de ce à quoi assistent les personnages (couché de soleil, repas aux chandelles, maison en deuil…). Une fois de plus, cette approche - certes très esthétique - nous éloigne de l'aspect éthérée et austère qui contribuait à la crédibilité de l’œuvre en tant que tragédie.

... et la même scène dans la version austère de 1981 - le contraste parle de lui même.

Pour finir, le piano soliste de Carlos D’Alessio est remplacé par des sons expérimentaux tout à fait adaptés, mais moins marquants. De plus, l’absence de musicien sur scène renforce l’impression d’écouter une musique d’attente en attendant que le décor ne change.

Finalement, ces deux visions d’une même pièce m’ont semblé être un cas d’école concernant l’impact de chaque éléments de la mise en scène sur le ressentit d’une pièce : on peut imaginer adapter l’Antigone d’Anouilh en une comédie familiale sur la crise d’adolescence ou Andromaque, de Racine en un pilote des Feux de l’Amour.

L’accueil positif de la majorité de la salle et des critiques prouve que les choix du metteur en scène, le jeu des acteurs, mais surtout, l’assentiment de chaque spectateur au contrat proposé, importent autant que le texte de l’auteur. Pour appréhender correctement une oeuvre, il faut saisir la vision globale ET individuelle de chaque élément – à commencer par la considération de ses goûts personnels.

Aussi, si je n’ai pas adhéré à cette nouvelle version, c’est plus à cause de l’opposition entre mes propres attentes et la vision proposée, qu’à cause des défauts réels de la pièce. Cette expérience enrichissante, vous pouvez la reproduire chez vous (pour le prix d’un Willi Waller 2006), par exemple en comparant Tel Père, Tel Fils et la vie est un long fleuve tranquille.

Pala

vendredi 19 juin 2015

[Critique] Un grillon se débattait dans un verre d’eau


Du 11 au 20 juin 2015, à la Maison de la Culture du Japon à Paris, la compagnie de butô contemporain Dairakudakan présente La planète des insectes, sous la direction de son directeur artistique, chorégraphe et danseur, Akaji Maro – un spectacle d’une heure et demie à mi-chemin entre 1001 pattes et Le meilleur des Mondes. J’ai vu ce spectacle le 18 juin, il s’agissait de ma première expérience de butô : rapport !

La danse butô a été inventée au début des années 60, en réaction au traumatisme de la bombe. Il s’agit de performances initialement exécutées par des danseurs masculins recouverts de poudre blanche (des cendres). Les expressions corporelles et faciales des performeurs sont exacerbées, dans la tradition du théâtre Kabuki ou … et plus généralement, de l’ensemble de la production culturelle japonaise (des estampes traditionnelles à une grande part des mangas modernes en passant par le jeu des acteurs du cinéma de Kurosawa).

Akaji Maro

Akaji Maro est un des monuments du butô, aujourd'hui âgé de 72 ans, il a participé à réinventer le genre, en y ajoutant des costumes, une mise en scène plus complexe (plus kitsch) et moins dépouillées, des musiques modernes (le compositeur de La planète des insectes n’est autre que le DJ Jeff Mills) et en introduisant des danseuses. Cependant, le principal scandale dont il est à l’origine a été de recouvrir ses danseurs de paillettes dorées au lieu de la cendre blanche traditionnelle. Cela lui a valu une exclusion temporaire de l’école butô.

Maro apparaît également dans Kill Bill, de Quentin Tarantino et l'Eté de Kikujiro, de Takeshi Kitano. Il joue également dans Suicide Club et Soseiji, deux films de genre qui donnent une bonne idée des pensées du personnage et des tourments de son art.

Car ce qui saute aux yeux, lorsqu'on assiste à un spectacle de butô, c'est la torture des corps, chaque anatomies est magnifiées par le maquillage qui souligne les muscles mis à nu. Les membres se tordent, les yeux se révulsent, les langues apparaissent rouge sang, les bouches s’ouvrent, béantes : ces danseurs sont beaux ! Et, quoi que la scène d’introduction de La planète des insectes – où les acteurs sont habillés – soit une des plus percutantes, plus les danseurs sont nues, plus ils sont beaux.

Dairakudakan - La planète des insectes

Malgré cette déstructuration apparente du corps, le butô est une danse maîtrisée. Les danseurs jouent un rôle qui fait sens. Le propos de la pièce (la déshumanisation, la rupture du refoulement du soi, le rapport homme-fourmis…) n’est pas altéré par la grandiloquence des mouvements.

Finalement, j’ai pris un pied monstre pour ce premier spectacle et malgré quelques soucis de rythme et un ou deux moments trop kitsch à mon goût (le combat entre cigales et fourmis est presque cartoonesques). Il s’agissait surement d’une excellente introduction à cette danse subtile mais sans concession. Si vous le pouvez, allez voir La planète des insectes, allez voir Akaji Maro, allez voir du butô, allez voir de la danse et avant tout, dansez!

Ah, hier, Jeff Miles était présent pour son anniversaire. Joyeux anniversaire à lui et merci pour la bande son presque parfaite et délicieusement industrielle.

Amour,

Pala